Animation - Trouble

Bon… la situation commence à devenir un poil critique, je dis ça, je ne dis rien. Je ne pourrais pas éternellement tenir la porte et Shea semble avoir du mal à trouver son calme. J’en aurais bien besoin pourtant, il faut qu’elle pose son esprit et qu’elle réussisse à analyser son environnement. Au moins, elle a réussi à faire reculer le mort vivant, nous avons quelques instants de répit et une porte en bois. Il faut trouver autre chose, une hache, une barre à mine, un fusil à pompe, un pistolet… à clou ?

Putain ouais !

Je vois la crosse d’une cloueuse dépasser d’un étalage, on tient peut-être la solution ! Je plonge mon regard dans celui de Shea et sans vraiment faire attention, je m’attarde sur ses vêtements déchirés. Elle est vraiment jolie quand même. Mais j’ai d’autre zombies à fouetter alors il faut se concentrer. Il faudrait que l’un ou l’autre décolle de la porte pour aller l’attraper. Helas, même à deux nous avons du mal à la tenir fermé et j’entends bien que le bois commence à protester face aux assauts des morts. On doit prendre une décision.

Vite.

- Shea ! Le pistolet à clou, deuxième armoires sur la droite, troisième étagère. Tu le vois ? Si on a du bol, il est chargé, il n’y aurait plus qu’à le coller contre le front des salopards encore vivants.

Un autre assaut un peu plus violent entre-ouvre la porte et laisse encore passer une tête, je prends le marteau des mains de Shea et l’écrase sur la tête importune :

- PAS PENDANT QUE JE PARLE A UNE DAME !

Putain, mes nerfs doivent lâcher… je commence à faire de l’humour de circonstance. D’ici quelques minutes je risque de me mettre à rire devant ma mort imminente et citer des répliques de films :

- J’irais bien le chercher moi-même mais je crains d’être un peu occupé pour le moment. Tu pourrais t’en charger pour nous ? Sans te blesser ni faire de bêtises ? Je le demande poliment pour une fois.

Je commence vraiment à fatiguer, je n’aurais pas longtemps la force de tenir la porte fermé et je ne me sens vraiment plus de fracasser un crâne avec juste un marteau, j’ai crâmé trop de jus.

Je compte sur toi Shea.

Taron n'avait pas compris ce qu'il se passait tout de suite. Le cri d'alerte, la panique sur les visages, le mot fatidique. Les informations n'avaient fait qu'un tour dans la cervelle de l'ex marines pour se tourner d'un coup vers Reese. La seule qui l'avait mis au courant du foutoir qui s'intensifiait dans les rues de Boston. Un regard suffit pour qu'il se redresse et donne les indications sur les sorties de son bar. Le gaillard avait retenu Rei avant qu'elle ne sorte. Trop était déjà sortit. Et s'il ne voulait pas que cette soirée se finisse en bain de sang ou en tout autre scénario catastrophe, la seule solution était de suivre les indications des militaires. Taron s'activa et attrapa l'arme que lui tendait Reese sans la moindre hésitation. Elle pouvait lui faire confiance pour couvrir ses arrières et de ceux présent dans son établissement.

Chacun y mirent du leur, du moins ceux qui n'était pas pétrifié de peur. Il essaya de rassurer Wesley mais sa voix était rester coincé dans sa gorge, noué par la tension des événements. Rapidement le gaillard balaya la pièce pour essayer d'apercevoir le visage de ses proches. Certains manquaient à l'appel et l'idée qu'ils soient dehors ne le rassura pas. Le patron donna le plus d'informations possible sur la configuration de l'enceinte aux dirigeants et finit par aller se poster non loin de la porte arrière, serrant au passage le bras de plusieurs de ses camarades. C'était la seule chose qu'il pouvait faire. En tant qu'ex.. non, en tant que marines décorés, Taron ferait face à l'angoisse qui grandissait en lui, cette terreur d'un affrontement imminent. Mais jamais il ne se déroberait.

Les chefs intimèrent le silence. Tous, même les plus terrifiés essayèrent de garder leur émotions confinés. Mais un bruit sourd résonna dans le bâtiment suivit de trop prêt par une réaction extérieure. Le soldat sursauta et fit un pas en arrière. Son coeur battait si fort dans sa poitrine qu'il lui faisait mal. Et son angoisse ne faisait que s'amplifier. La porte craqua et des hommes à la tronche défraichit pénétrèrent dans la salle. Taron s'y attendait, pour la vue de ses espèces de cadavre le laissa figer sur place. Quelqu'un le bouscula, ce qui lui permit de réagir. Le mec qui avait pris les commandes avait spécifié de viser la tête. Mais ils arrivaient trop vite et l'un d'eux poussa Taron qui en perdit l'équilibre. Dans la panique, le Marines tira dans ventre, visant le coeur. Mais ce n'était pas pareil que de combattre des soldats armés. Et le cadavre résistait à ses tirs, le laissant totalement de marbre. Le barman se débatit, aussi férocément qu'il le pouvait, et finit par placer son arme sous le menton du macchabée et de tirer. Le mort s'affala sur lui et il s'empressa de s'extirper de là.

Merde... c'était une blague ? L'homme regarda rapidement autour de lui et vit deux autres cadavres au sol et un autre qui se débattait pour chopper l'homme qui avait donné des directives. Encore au sol, l'ex soldat attrappa la jambe du rampant, l'empêchant d'avancer plus vers sa future victime. Vient la connard ! L'adrénaline fait parfois faire des choses complétement folle, et c'était le cas à ce moment précis. Butez le !!

Nombre de rodeurs:

L’air semblait être irrespirable, ou tout du moins c’était l’impression oppressante qu’elle éprouvait. A la merci du pire, l’impression d’être plus souillée encore qu’elle ne l’imaginât par le sang bruni du mort qui l’avait attaqué, la jeune femme eut toutes les peines du monde à retrouver la raison, à défaut, son calme. Même l’intervention d’Anton ne lui permit pas de totalement conserver contenance. Elle jeta un regard en arrière, à la recherche du pistolet à clou dont il parlait. Deuxième armoire, sur la droite, troisième étagère ?

Un cri lui échappa alors qu’elle repoussait de toutes ses forces la porte derrière eux. Ils s’épuisaient, tandis que les morts non. Elle manqua de laisser échapper sa prise lorsqu’Anton laissa éclater sa voix. C’était visiblement à elle de bouger pour agir : lui aurait plus de poids pour les garder en sécurité. Elle n’avait que quelques secondes pour s’en charger.

« Ok, j’y vais ! » Annonça-t-elle finalement, la voix tremblante mais résolue.

Elle s’écarta d’un bond, permettant à Anton de prendre sa place. Elle se hissa sur la pointe des pieds, s’écorcha contre un clou sortit lorsqu’elle balança un meuble sur sa route. Le sang coula le long de son poignet, alors qu’elle se saisit de l’outil qu’il lui désignait. Ce fut suffisant pour permettre aux morts de rentrer, repoussant Anton et s’orientant déjà dans sa direction ; la brune n’usa pas de ce qu’elle avait entre les mains de la plus orthodoxe des manières. Le poids conséquent du pistolet a clous lui servit à envoyer un énorme coup dans la tempe du plus proche d’elle. Le crâne éclata, l’infecté s’effondra après avoir heurté le mur en crépis de l’autre côté.

La seconde créature tenta de lui tomber dessus. Shea eut tout juste le temps de placer entre elle et lui le pistolet a clous et mécaniquement, elle appuya sur la gâchette. Les visses se plantèrent dans son thorax, à la suite, dans un rythme bruyant et saccadé. Tentative accidentelle et inutile. Surtout quand les mains de la mort s’emparèrent de ses cheveux, que la mâchoire claqua tout près de son nez, et qu’il essayait bon gré mal gré de la rapprocher de lui.

HRP : Plus qu'un pour nous

Elle pressa l’allure, la main de Lupe dans la sienne. Jusqu’à venir au bout de la ruelle au pas de course et se stopper en regardant où aller. Le cœur battant à tout rompre dans sa poitrine, l’angoisse de ne pas trouver une solution. La présence à quelques mètres d’une unité armée la fit soupirer de soulagement, encore fallait-il qu’ils les voient !

« Par ici ! » Lança sa cadette sans la lâcher pour autant.

Ils étaient tous les trois, à deux doigts de s’en sortir. A deux doigts de trouver une issue. Lupe appela à nouveau, pour obtenir de l’aide inestimable. Et au moment où elle crut que ça serait bon pour eux, Susana sentit une main agrippant son bras fermement. Les doigts osseux se refermèrent autour de sa chaire, la tirant en arrière. La cubaine se retourna vivement pour comprendre, avant de voir à quelques centimètres d’elle cette face livide se rapprocher. Basculant en arrière, elle s’écrasa, relâchant Lupe dans la confusion en essayant de se dégager du poids du mort sur elle.

La brune lâcha un cri, avant de tenter de faire tourner le mort sur le côté pour s’en libérer. Mais les dents claquèrent à quelques centimètres de son visage, et ses forces la quittaient alors qu’elle bataillait pour le repousser. Suzie ne voulait pas mourir : pas après tout ça, pas comme ça, et pas maintenant…

« Suzie ! » Tenta sa cadette en revenant sur ses pas. Mais incapable de lui dire que ça allait bien, la cubaine la supplia intérieurement de se mettre à l’abri, elle pria pour que Kenneth fasse ce qu’il faut, et à défaut, de lui venir de l’aide…

Quand la vie vous claque une porte à la gueule, ça fait mal on ne va pas se le cacher. J’ai mal géré les assauts contre la fine planche de bois. Les deux se sont jetés en même temps, leur poids combiné m’a envoyé loin de celle-ci, leur laissant assez de champ pour entrer dans la pièce. Forcément de tous les choix qu’ils pouvaient faire, ils prirent le pire de tous, se jeter sur Shea. J’aurais largement préféré que ce soit l’inverse, qu’ils se jettent sur moi et que ça laisse le temps à la gamine de filer.

A ma grande, mais agréable, surprise, elle parvient à tuer le premier en cognant dessus comme une sourde. Utilisation peu orthodoxe de l’arme, mais assez efficace en somme. Cependant, son moment de gloire s’arrêta là quand le second mort la renversa et réussit à lui attraper les cheveux.
A cet instant-là, je ressenti quelque chose qui ne m’étais pas arrivé depuis des années. Le temps sembla ralentir, les images devinrent claires et je sus ce que je devais faire. Je me jette sur cette aberration morte et lui envoie un puissant coup de pied dans la tempe.

L’os craque.

Pas assez fort, le mort bouge toujours je choppe le pistolet à clou et commence à l’abattre de toutes mes forces sur le monstre. Encore, encore et encore. Une pulpe rouge et froide se répand sur le sol, j’attrape Shea par la main et je la force à se lever. Elle est aussi fatiguée que moi et je vois clairement que l’épreuve la marquée. Autant que moi, j’ai affronté ces monstres en positions de faiblesse, sans arme adaptée, sans défense. Je me rends enfin compte de la dangerosité de ces monstres.

Ils sont hideux, ils sont abominables, ils sont une aberration. Ils sont un danger pour la vie, nous sommes des proies, ils sont une menace pour tout ce qui est vivant.

- Viens Shea, on va aller se cacher dans un autre endroit, d’accord ?

Nous remontons l’escalier menant au hall, au loin, des coups de feu retentissent encore mais ils sont plus sporadiques qu’avant. Signe que, soit la horde des morts est défaite, soit les humains le sont. Si ce soir les humains sont vainqueur, je crains le jour où les morts le seront. Je décide de monter les étages, trouver un appartement où nous planquer jusqu’au matin. Je comprends maintenant je couvre-feu, mais surtout, je comprends que nous ne pouvons plus vivre comme avant :

- Shea… a partir de ce soir, promets-moi de toujours avoir ton arme avec toi. Nous allons diversifier nos leçons, je vais t’apprendre à te battre et réagir sous la pression. Mais tu t’es bien comporté ce soir, je te félicite mon amie.

Le patron du bar avait commencé à donner quelques ordres, et le serveur qui l'avait invité à se glisser derrière le bar s'était approché d'elle. Par réflexe, un peu par peur, ou beaucoup par peur, elle se rapprocha tout près de lui. Sombre inconnu mais qui avait montré visage amical dans cette pagaille, il était pour l'instant, le seul référent qu'elle avait ici, puisque elle avait vu Anton se glisser dehors. Il lui avait semblé voir le visage Raphael mais dans la panique, elle n'en était plus si sûr...

Ils avaient colmatés comme ils avaient pu les ouvertures, et désormais un silence de mort régné dans le bar, un contraste étonnant par rapport à l'ambiance des quelques heures précédentes. La tension était à son comble et l'endroit n'était pas le meilleur pour des animaux. Virus était sagement dans son sac, mais Chocolat avait vécu l'agitation, sa maitresse le connaissait désormais assez bien pour savoir qu'il ne se contenterait plus de retourner dans sa poche, et qu'en plus, il contribuerait à exciter le rat. Elle le décrocha de son poignet et le mis autour de son cou, la manoeuvre pouvait paraître dangereuse mais c'était sa place favorite, celle où il se logeait dans ses cheveux et qu'il observait les alentours à l'abri. Elle savait qu'il ne serrerait pas plus que nécessaire, et elle le savait plus en sécurité ici qu'à l'extrémité de son corps sur son poignet.

Un bruit sourd retentit et Rei ne pu s'empêcher de sursauter en poussant un petit cri qu'elle étouffa aussitôt avec ses mains. La poignet de la porte s'agitait, quelque chose essayait d'ouvrir l'accès et quelque chose lui disait que ça n'était pas pour se joindre à la fête, enfin, pas dans le bon sens du terme... Puis la porte craqua et laissa entrer des créatures pâles et légèrement décomposées, des humains, afin, avant...  Les militaires présents dans la salle réagirent aussitôt et lui tirèrent dessus, le réduisant en charpie sauf qu'il était toujours debout, insensible aux balles, s'avançant inexorablement. C'est le patron du bar qui réussit enfin à l'abattre, d'une balle dans la tête. Mais oui bien sûr, la tête! Si ces choses étaient réellement des zombies, tout le monde devrait le savoir, il fallait viser la tête!

Déjà un quatrième individu pénétrait dans le bar, et l'homme se jeta sur sa jambe, l'immobilisant du mieux qu'il pouvait, hurlant à qui mieux mieux de le buter. La créature s'affala à 2m à peine de Rei, tendant ses mains décharnées vers elle. Saisissant une bouteille, elle la brisa sur le bar et l'enfonça de toutes ses forces dans le crâne de de la créature, à deux mains. Elle s'attendait à tout sauf à cet affreux bruit spongieux et aux éclaboussures qui jaillirent un peu partout et elle recula d'un bond, trébucha et se retrouva sur les fesses, Chocolat dressé contre son crâne, crachant contre la bête au sol, qui remuait encore mollement, surement les nerfs...

"Oh nom de dieu"

Elle recula d'une vingtaine de centimètre, son regard absorbé par la créature, impossible d'en détacher le regard. Mais 3 nouvelles créatures s'avançèrent en grognant par la porte qui pendaient misérablement sur ses gonds. Elle leva son bras légèrement tremblant et les pointa du doigt.

"Il... il y en a d'autres qui arrivent!!"

[Rei en tue un, celui que Taron tenait par la jambe]