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 If I did have a tumor, I'd name it Anton.

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Tomas Gulbrandsen
Tomas Gulbrandsen
Métier : Guide de montagne
Informations : Armement: paire de piolets en titane.

Histoire: Père d'une petite fille, Cynthia. Il est venu aux Etat-Unis pour retrouver son frère Ludwig. Depuis février 2020, il est au camps de The Haven avec sa fille.

Au début de l'été, 2020, il a proposé ses services pour réhabiliter la marina et doter le camp d'un navire. C'est chose faite à partir de novembre 2020. Depuis, il effectue des allers-retours entre The haven et le NML, ainsi que des sessions de pêches.
Véhicule : Ford Mondéo
Inventaire : Beretta 90-two
Jeu 5 Avr - 16:48


Depuis quand je suis quelqu’un d’excentrique ? Je vous le demande ! Je demande un arbitre et un avocat ! Je n’arrive pas à croire que cette jeune fille me prenne pour quelqu’un d’excentrique ! Ce n’est pas une façon diplomatique de dire fou ? Je me le demande, mais je vais m’abstenir de répondre, ça ferait mauvais genre. D’autant plus que le visage de Shea montre autre chose que des sentiments négatifs, pour une fois, envers moi. C’est avec gratitude et sourire que je prends sa main pour me relever.

Petite main dans une grosse paluche.

Le shooting star n’était pas très loin d’un cloaque, bouiboui, trou à rat, ou tout autre qualificatif s’appliquant à un bar mal tenu. Une enseigne en néon à moitié déglinguée, du simple vitrage pas très propre. Les tables en fer blanc et le manque de personnalité me rappellent les troquets du nord de la France, où seuls les habitués et les vieux viennent.

Pas sexy comme lieu de rendez-vous.

Mais j’ai rendu un fier service au patron par le passé et par-delà le mauvais état de sa boutique, c’est pas un mauvais gars. Il a souvent des tuyaux à me filer. Et puis c’est le seul bar dans les dix kilomètres à la ronde ! On se pose donc à une table, elle avec un coca et moi avec un orangina. Beaucoup plus pédagogue que moi, Shea m’explique les bases du dessin, c’est-à-dire les formes géométriques. Quelques coups de crayons plus tard, voilà le squelette d’un visage humain qui apparait. Sous la forme de cercles et de carrés, je vois le principe… avec un peu de pratique ça devrait venir. Je note sur mon nouveau carnet :

Tout dessin commence par des formes géométriques.

- Il faudrait que je me balade avec un polaroid alors. Je me ferais pousser la barbe et je porterais des chemises à carreaux. Anton, hypster professionnel pour vous servir.

Là, je me voyais bien partit à étudier la perspective et les proportions, ou alors la maitrise des couleurs. Mais non, car voilà que Shea m’adresse un uppercut de la question qui tue. Je sirotais mon orangina quand elle vint sur le tapis et je renversai une partie sur le tapis :

- Rentrez en France était impossible pour moi. Que ce soit au niveau financier et surtout au niveau du travail. J’étais trop vieux pour me réengager dans la police. Les détectives privés en France sont… moins folklorique dirons-nous. J’aurais pu m’engager dans une boite de sécurité privée, garde du corps et tout, ce sont des missions que j’avais déjà faites mais… la plus grande menace pour le gars que je protège, c’est moi. Je déteste 99.99% des mecs qui demandent des gardes du corps.

Je réfléchis un instant :

- En plus, A part mon petit frère, je ne connais plus personnes là-bas. Alors même si mon pays me manque, surtout la bouffe en fait, je ne vois pas l’intérêt d’y retourner. Je me sentais pas de recommencer à zéro ma vie, pas encore une fois.

Il y a également une autre raison :

- En France, tu as deux entités qui font office de police : la gendarmerie nationale et la police nationale. Les deux ont les mêmes effectifs, les mêmes droits et devoirs. Il y a une rivalité entre les deux, comme tu peux t’en douter. J’ai choisi la police, mon petit frère est devenu gendarme. Nos carrières respectives n’ont été qu’une course pour battre l’autre, je visais toujours plus haut et lui visait à faire les mêmes choses que moi. Plus rapidement. Je suis entré dans le RAID, l’élite de la police et lui il a rejoint le GIGN, l’élite de la gendarmerie.


Je baisse d’un ton :


- Je ne me vois pas revenir devant lui, simple privé, misérable et viellissant, ayant brisé sa carrière pour un mariage raté. Alors que lui est lieutenant, respecté, marié avec enfants… Je ne pourrais pas.

Appelez ça de la jalousie, mais le soir j’ai du mal à dormir quand je pense à mon frère et à mes choix de vie.

- Et toi ? Pourquoi avoir choisi une vie en marge de la loi, dans cette petite zone grise ?
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Shea A. McLaughlin
Shea A. McLaughlin
Administratrice
Métier : Peintre
Informations : If I did have a tumor, I'd name it Anton. - Page 4 Tumblr_oyt7qkgRye1w40qvyo4_540

A une grande soeur » Timide, sensible et introvertie » Connue sur Tumblr pour ses oeuvres, sous le nom de Drenshara » Féministe convaincue » A pris des cours de self-défense après une agression, elle ne sort pas sans son chien, Hulk. » Déteste les hommes et ne se laisse pas facilement approcher » A un appétit de moineau » Tient une radio pirate et un blog-journal » Enquête activement sur l'infection, au risque de se mettre en danger » A depuis peu une arme à feu dont elle ne sait pas se servir » Annexes
Véhicule : Scooter Vespa
Inventaire : Kahr K9, Boîte d'Ibuprofène 200mg (30 comprimés), Kit de premiers soins (4 compresses stériles, produit désinfectant, 8 pansements, 2 bandages), Boîte de Tramadol 200mg (30 comprimés)
Dim 8 Avr - 11:35

« Mais tu n’as plus de contact avec lui ? » S’inquiéta-t-elle en le regardant droit dans les yeux.

Elle se sentait étrange, là. Dans une zone d’intimité où elle n’aurait pas dû être. Intrusive presque, alors que la vie d’Anton, tout du moins une partie, se déroulait sous ses yeux et qu’elle comprenait finalement ses motivations. C’était presque intimidée qu’elle soutint du mieux qu’elle le put son regard, s’inquiétant de savoir si aujourd’hui, il se sentait toujours inférieur face à la réussite de son petit frère. Absurde non ? Elle ne voyait pas en quoi il l’était pour sa part. Probablement parce qu’elle ne connaissait pas le frère en question :

« Tu es un privé plutôt doué, quand même… » Complimenta-t-elle à sa mesure, pour essayer de lui remonter le moral.

Comme s’il y avait quelque chose à faire pour ça. Anton était assez grand pour savoir comment composer avec, il n’avait honnêtement pas besoin de son aide. Il n’empêchait : elle voulait lui faire comprendre qu’elle l’estimait. Elle ne connaissait pas tous les flics du monde, certes, mais au moins, elle connaissait une sorte de super privé qui faisait les choses justement. Baissant les yeux, la question, aussi intime que la sienne (un juste retour des choses, vraisemblablement !) lui donna envie de disparaitre.

Une zone grise, donc. Voilà qui qualifiait parfaitement le monde dans lequel elle vivait. Ou tout était gris :

« Parce que c’est le seul endroit où j’ai vraiment du pouvoir sur ce que je suis et ce que je fais. » Murmura-t-elle. Un choix qui se discutait, plein de facettes inexplorées, qui donnerait des sueurs froides à d’autres. Pas à elle : Shea se sentait chez elle ainsi. « C’est moi qui décides… Pas mes parents… Mes enseignants… Ou d’autres gens... Sur ma vie, mes choix, mon corps. »

Son corps. Celui qu’elle savait meurtri, sali par le passage d’un autre qui s’était donné le droit d’en faire ce qu’il voulait. Son cœur se serra à cette mention, de peur de trop en dire. Mieux valait noyer le plafond désormais :

« Je viens de Seattle, j’étais promise à une belle vie. Dans l’art. » Expliqua-t-elle : « Puis j’ai tout quitté pour venir jusqu’à Boston et me débrouiller par moi-même. » Bien plus jeune qu’Anton, son expérience pouvait sembler dérisoire. « J’en avais vraiment besoin. Il fallait que je mette cette distance avec tout le monde pour ne pas… »

Elle se stoppa. Dans son esprit, les discours contradictoires des uns et des autres lui revinrent comme une claque. Le fait de se sentir morte à l’intérieur tout en devant soutenir le regard de tout le monde. Garder pour elle la nécrose qui rongeait ses organes alors qu’elle en souffrait quand on lui demandait au passage de tout réussir. Elle s’était vue perdre la tête devant les invectives de tous, surtout les pires :

« Je crois que si j’y étais restée, je serais devenue folle. » Admit-elle finalement, pour la première fois depuis son départ de Seattle. « Je n’ai jamais été plus moi-même qu’aujourd’hui. Peut-être que je me mens quand j’ai l’impression d’avoir vraiment une influence, que je peux peut-être changer les choses. Mais au moins, j’essaie. » Fit-elle en aspirant un peu de sa boisson au bout de sa paille pour ne plus y penser. « Et…. Pourquoi ça n’a pas marché avec ta femme ? Parce que tu es trop excentrique, elle en avait marre ? » Blagua-t-elle maladroitement.
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Tomas Gulbrandsen
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Ven 13 Avr - 20:47

Depuis quand sommes-nous passé à une conversation sérieuse ? Lourde et intime ? Les visages qui se ferment et les voix qui baissent. Sans même m’en rendre compte, je me penche légèrement en avant pour ne pas manquer ce qu’elle me dit et lui montrer que ce qu’elle raconte me préoccupe. Et elle semble bavarde, je dois avoir touché un point sensible. J’écoute Shea me raconter ces choix de vie et je tique sur ses déclarations.

« C’est moi qui décides… Pas mes parents… Mes enseignants… Ou d’autres gens... Sur ma vie, mes choix, mon corps »

Pour peu qu’on ait fait une seul fois une plainte pour viol, on sait exactement ce que veut dire ce genre de phrase. Cet euphémisme dérisoire explique à la fois sa méfiance vis-à-vis des étrangers et sa réaction envers mon comportement un peu erratique et joueur. Il serait plus prudent de ne pas trainer sur ce terrain, alors le silence fut mon option. Ce genre d’histoire sordide, je n’en veux plus, j’ai assez donné.

Forcément, après cette histoire, son changement total de vie et sa migration vers Boston semble logique. Je sens en voyant son visage qu’elle est encore tourmenté par cette histoire, une foule de pensées contradictoires et sentiments divers doivent l’assaillir. Raconter ça à un inconnu, ce doit être une sacrée épreuve.

Surtout quelqu’un comme moi.

- Si tu penses que ce que tu fais peut t’aider, continu alors. Ouais sois assez gentille de continuer tes petites émissions, pour avoir des informations c’est bien d’avoir des sources variées. J’aime bien ton petit blog conspirationniste.

Je dis ça sur un ton léger fait pour la dérider. Ce qui semble un peu marcher, sauf que ce qui suit m’a retiré le sourire…

- Non. Ce n’est pas pour mon excentricité qu’elle m’a plaqué. Au contraire, c’est ce qu’elle aimait le plus chez moi. Symea était et reste une croyante républicaine très attachée aux notions traditionnelles de son pays et de sa religion. D’ailleurs, on repassera sur le fait de se mettre en couple avec un Français athée votant à gauche.

Je prends mon verre dans mes mains et je joue avec, je me demande comment continuer mon histoire, je ne sais pas si j’ai envie de lui dire réellement pourquoi nous sommes séparé… Mais… Elle qui s’est montrée franche, elle peut savoir après tout :

- En fait, c’est aussi une des raisons pour lesquels je ne veux pas revenir en France, quand je devrais expliquer pourquoi nous nous sommes séparés. Je n’ai pas envie d’avoir des regards pleins de pitié et de compassion. En fait… on voulait des enfants, chose normal pour des trentenaires mariés depuis 5 ans. Sauf qu’on n’y arrivait pas. Alors on a fait des tests et il s’est avéré que j’en étais incapable.

Jusqu’à présent, je m’étais arrangé pour botter en touche et faire en sorte que les gens ne sachent pas vraiment pourquoi nous nous étions séparés. Pour la rumeur publique, notre couple ne fonctionnait plus car nous étions trop pris par nos travails respectifs et que je la rendais malheureuse.

- Elle ne voulait pas entendre parler d’une adoption et elle ne voulait pas imaginer une vie sans enfant. Alors elle est allée voir ailleurs, en m’humiliant et me prenant presque tout ce que j’avais.

Je finis mon verre avec autant de dignité que possible :

- Mais c’est du passé, je sais ce que je vaux et je connais mes faiblesses. Je suis cependant content que tu remarques enfin quelques-unes de mes qualités. Pourtant nombreuses… Merci Shea
.
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Shea A. McLaughlin
Shea A. McLaughlin
Administratrice
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Sam 21 Avr - 22:02

« Désolée, je… C’est compliqué… » D’en parler. Le lourd silence qui suivit ne fut qu’une preuve supplémentaire de cette évidence-là : qu’elle ne pouvait pas le dire à tout le monde. La simple idée d’en toucher deux mots à sa propre sœur lui semblait le plus souvent au-dessus de ses forces. Ici, ça n’était qu’à mi-mots. Anton était loin d’être idiot, il savait lire entre les lignes, son passé de policier faisait de lui une personne suffisamment expérimentée pour comprendre. Ou en tout cas, pour entendre.

Comme lorsqu’elle avait essayé de le dire à Heather, et que cette dernière l’avait amené jusqu’à des groupes de paroles où elle n’avait fait qu’écouter. L’initiative lui avait cependant fait du bien. Mais davantage, c’était le fait qu’une personne possédant l’autorité l’écoute, la croit, lui tende la main, qui l’avait surtout soulagé d’un poids. Shea n’était pas sûre de demander davantage lorsqu’elle parvenait à mettre les bons mots sur les bonnes choses.

« J’ai pas un blog conspirationniste, c’est pas… Je crois pas aux petits hommes verts et à la théorie du complot ! On est pas gouvernés par des reptiliens… » S’offusqua-t-elle avant d’en rire. Oui, ça lui faisait du bien d’enquêter, de croiser ses sources. De ne pas y penser à vrai dire. Tout était bon pour la détourner de cette nuit là, de ces cicatrices, de ce qu’elle ne voulait pas accepter. « Tu peux me traiter de bobo gauchiste si tu veux… Je crois juste que les choses pourraient être… Mieux. Pour tout le monde. » Expliqua-t-elle.

Mais Anton ne l’insulterait pas pour croire ça. Pas en se définissant comme un athée votant à gauche comme il l’expliquait. Pas après une vie avec une femme qui l’avait laissé en prenant tout au passage ce qu’il lui restait de dignité. Shea n’osa pas intervenir. Pour autant, elle n’en passait pas moins. L’homme qu’elle avait en face d’elle se présentait sous un autre jour, une facette qu’elle n’imaginait pas connaître en réalité. C’était étrange. Parce que d’une certaine manière, elle ne se sentait pas digne de savoir cette faiblesse, comme si elle n’était pas à sa place.

Et qu’il ait pu vivre ça, ce drame personnel, ça la révoltait. Comme bien des choses dans sa vie, dans son expérience encore fraîche, beaucoup de choses révoltaient Shea. Elle était encore si naïve malgré les tempêtes intimes qu’elle traversait.

« C’est dégueulasse. » Souffla-t-elle simplement en baissant le regard. Sans oser toucher à son verre, elle tritura celui-ci maladroitement. « C’est trop facile d’aimer les gens sous conditions. De prendre que ce qu’on veut, et de ne pas vouloir des cicatrices. »

Ce qu’elle pouvait se sentir idiote de dire ça a un homme qui avait connu ces expériences, qui ne les craignait pas. Ça n’était que sa vision des choses, ce qu’elle savait de cette vie à deux, qu’elle n’avait jamais vraiment partagé avec qui que ce soit. Qu’est-ce qu’elle savait des compromis, des doutes, des peurs et de l’amour ? Pas énormément. C’était un fait : Shea était encore vierge de bien des sentiments, notamment la passion qu’on pouvait partager avec un autre homme.

« Ok, j’y connais peut-être rien en relations humaines, ou amoureuses, ou en mariages… » Soupira-t-elle. « Tu mérites une autre boisson. Je t’invite. » Fit-elle ensuite en haussant les épaules, triturant maladroitement son crayon en bois pour griffonner un petit personnage sur une feuille volante.

C’était un petit Anton, exubérant, un peu turbulent. Un badge de police à la ceinture, et une cape de héros sur les épaules.
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Tomas Gulbrandsen
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Histoire: Père d'une petite fille, Cynthia. Il est venu aux Etat-Unis pour retrouver son frère Ludwig. Depuis février 2020, il est au camps de The Haven avec sa fille.

Au début de l'été, 2020, il a proposé ses services pour réhabiliter la marina et doter le camp d'un navire. C'est chose faite à partir de novembre 2020. Depuis, il effectue des allers-retours entre The haven et le NML, ainsi que des sessions de pêches.
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Inventaire : Beretta 90-two
Mar 24 Avr - 21:17

Je regardais Shea dans les yeux, exercice qu’on apprenait vite à faire dans la police. Ce n’était pas dans les manuels, disons plus que c’est tacite, qu’on apprend ça sur le terrain et qu’on découvre vite que les gens en disent plus en un clin d’œil, littéralement, qu’avec un long discours. C’était assez mignon de voir une candeur, juvénile dirons-nous, associer à des réflexions relativement mature. Je ne serais pas aussi tranché dans ma façon de voir les choses, mais le gris et sa zone d’incertitude ne venait souvent qu’avec l’expérience et l’âge.

- Je prendrais un jus de fruit s’il te plait.


Elle se lève et revient rapidement avec nos verres. Je la vois gênée, il faut dire que moi aussi j’aurais du mal à enchainer si quelqu’un avait balancé ça sur lui durant la conversation. Alors, à mon sens, elle trouva le meilleur moyen pour communiquer. Un simple dessin, à la va vite, avec moi tel un super-héros. Je regarde le tracé précis de Shea et j’en suis jaloux.

- Je peux le garder ? je suis tout mignon dessus.


Je range le dessin dans la poche de mon manteau :

- J’ai fait le deuil de ma vie d’avant, ma carrière, mon ex-femme. Tu sais, il nous arrive à tous des choses tragiques. Par exemple je devais avoir ton âge quand on s’est fait prendre en embuscade lors d’une intervention. Des mecs nous ont choppés dans un couloir et canardé à coup de fusils d’assaut.
C’était à ce moment-là que j’avais le déclic et que j’avais compris ce que signifiait être vivant.


Depuis j’ai tendance à tout relativiser et à ne voir que le positif d’une situation :

- J’vais pas te faire le discours sur ce qui ne tue pas rend plus fort. C’est un cliché absolu, mais j’en ai fait une version un peu plus vraie, tant que tu es vivant, tu peux te venger de tous ce que la vie t’a infligée.

C’était une allusion discrète aux propres expériences de Shea, je ne doute pas qu’elle ait fait un gros travail sur elle-même et je ne pense pas être apte à l’aider. Mais disons que ma philosophie de vie peut lui servir à un moment ou un autre. Surtout vu le contexte actuel. Je finis mon jus de fruit d’un trait. Cette conversation m’a un peu déprimé :

f]]- Allez, on va y aller ? Je vais te ramener. Je crois qu’on a bien travaillé tous les deux et qu’on peut dire sans trop se tromper qu’on a fait de sacrés progrès à pas mal de niveau.[/b]

Le trajet du retour fut relativement silencieux, mais au moment de se séparer, ma langue se délia un peu :

- Il faudrait qu’on se voie pour parfaire un peu ta formation. J’ai beaucoup à t’apprendre et à apprendre de toi également. Donne-moi tes disponibilités et je m’organiserais.


Je fis une petite pause :

- Au fait, Shea, merci pour ce que tu m’as dit tout à l’heure. Ça me fait très plaisir, Drenshara.
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