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 Good to see you again | ft. Reese

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Heather J. Moore
Heather J. Moore
Modératrice
Métier : Enquêtrice à la crime
Informations : Good to see you again | ft. Reese Tumblr_inline_oebvt6LXZF1tgsn29_250
Véhicule : Moto Yamaha MT07 noire et rouge
Inventaire : Couteau de chasse, Glock 23, Beretta 92
Dim 21 Jan - 23:26


Je me souviens de cette époque lointaine où je n'étais encore qu'une enfant. Quand j'y repense aujourd'hui, je me dis que cela fait une véritable éternité. J'ai fini d'être une enfant certainement beaucoup trop tôt comparé à d'autres. Forcée de prendre des responsabilités que personne ne voulait prendre. Peut-être que c'est pour cela que j'ai tant de regrets aujourd'hui. 33 ans... Et oui, ça y est, une année de plus au compteur. Enfin, en soit je pourrais prétendre au contraire. Ce n'est pas comme si beaucoup de gens étaient au courant du jour de mon anniversaire.

Les fêtes de fin d'année de 2017 auront été... spéciales. C'est le moins que l'on puisse dire. Enfin, en soit cela doit être une situation récurrente pour de nombreuses personnes. Mais moi... Je me demande si ce n'est pas la première fois que cela s'est passé ainsi. Entre Noël, mon anniversaire (même si je n'aime pas le fêter) et le réveillon du jour de l'an, la fin du mois de décembre est généralement animée. Pas cette fois.

Mon père est mort. Ma mère s'est enfuie on ne sait où, et ce depuis de nombreuses années. Mes frères habitent chacun dans d'autres États. Difficile de fêter ça en famille. Puis disons qu'avec mon caractère, le nombre de mes amis se compte sur les doigts d'une seule main. Du coup, le choix n'a pas vraiment été difficile. J'ai travaillé. Pris toutes les gardes possibles, quitte à ne pas dormir. Au moins, ça occupe. Et ça évite de penser. De trop penser. Et d'être seule. Aussi.

Je me souviens de cette époque lointaine où je n'étais qu'une enfant. Une petite fille qui était la dernière d'une fratrie, pas forcément désirée. Aimée par son père et ses frères, mais n'ayant pas vraiment droit à de grands élans d'affection de la part de sa mère. Parfois, quand j'y repense, je me rappelle du nombre de prières que j'ai pu prononcer chaque soir en espérant avoir un jour une petite sœur. Au bout de quelques années, en me rendant compte que c'était inutile et que personne ne m'entendait, j'ai arrêté. La seule réponse que j'aurai sera l'écho de ma propre voix dans ma tête. Rien de plus.

Pourtant, après de nombreuses années, j'ai fini par rencontrer Reese. Au début, qu'est-ce que j'ai pu me demander comment est-ce qu'on a bien pu s'entendre. Avec nos caractères, j'avoue que ce n'était pas vraiment gagné d'avance. Mais il ne nous a pas fallu longtemps pour nous attacher l'une à l'autre. Est-ce que c'est notre écart d'âge qui a fait que les choses ont évolué ainsi ? Ou bien simplement le destin qui a voulu ça ? Allez savoir. Quoi qu'il en soit, pour moi cette femme est la sœur que je n'ai jamais eu. Et à mes yeux, cela a une importance capitale. A vrai dire, elle est tout ce que j'ai aujourd'hui.

Sortant d'un énième poste, je regarde rapidement ma montre. J'ai pile le temps de passer chez le bijoutier récupérer ma commande avant d'aller essayer de régler un nouveau... « souci ». Un type avec qui j'ai quelques affaires à régler à ma manière. En soit, rien de bien compliqué. Une fois sortie donc de chez le bijoutier, je me dirige vers la maison de cet homme. Il a échappé à Reese et a bien failli la mettre gravement en danger une fois. C'est suffisant pour qu'il reçoive une petite visite de ma part. Même si cela ne changera certainement rien à la haine qu'elle doit me vouer depuis notre dispute... Je ressens le besoin de le faire. Pour elle. Parce que c'est ma petite sœur.

_________________________________

Lorsque j'ouvre les yeux, je suis obligée de les cligner plusieurs fois pour réussir à m'habituer à la lumière qui se trouve juste au dessus de moi et m'éblouit. Grimaçant un peu, je tente de sonder ma mémoire pour essayer de me souvenir d'où je suis. Parce que clairement, je ne suis pas à un endroit que je connais. Je tourne légèrement la tête pour apercevoir deux silhouettes. L'une m'est familière, l'autre moins. J'entends des voix qui me semblent provenir de très loin mais je sais pourtant que ces deux personnes qui sont près de moi sont celles qui parlent. Alors que je fais un grand effort pour me concentrer, je parviens enfin à discerner un peu plus mon environnement. Je ferme les yeux pour me focaliser sur ce qui se dit, pour le moment.

« Il a fallu la plonger dans un coma artificiel lorsqu'elle est arrivée aux urgences car elle était en état de choc. Elle avait perdu beaucoup de sang, heureusement que son coéquipier l'a amenée. La balle s'était logée dans près de la colonne, cela aurait pu devenir très grave. Mais par chance, il n'y a eu que des lésions tissulaires et quelques lésions organiques mais rien de vital. Elle va s'en remettre. D'ailleurs, elle n'a pas arrêté de prononcer votre prénom depuis qu'elle a refait surface. Son dossier disait que vous étiez sa personne à prévenir, mais de toute évidence l'homme qui l'a ramenée a été plus rapide que nous. Je vous laisse avec elle, si vous avez besoin de quoi que ce soit n'hésitez pas d'accord ? » Dit une voix douce qui m'est totalement inconnue. Lorsque je rouvre les yeux, j'arrive à y voir un peu plus clair. Celle qui vient de parler et qui se dirige à présent vers la sortie est une infirmière. Je suis donc effectivement à l'hosto. En y repensant, je me souviens de ce qu'il s'est passé.

J'ai effectivement rendu visite à ce type. Mais je n'étais pas assez concentrée pour me rendre compte qu'il n'était pas seul. Je me souviens du bruit de la détonation, de la douleur, puis de Peter qui est arrivé en me faisant déjà une leçon de morale tout en me faisant grimper dans sa voiture. Puis plus rien. Il faudra que je pense à le remercier de m'avoir sauvé la vie. Et que je lui demande aussi comment est-ce qu'il a su que j'allais là-bas. Mais je pense que ce sera pour une autre fois.

Je regarde autour de moi jusqu'à capter la seconde silhouette. Celle qui m'était familière. Rien qu'à entendre ce qu'avait dit l'infirmière, je me doutais de qui il pouvait bien s'agir. Mais de la voir effectivement là, à mes côtés... C'est totalement différent. Je me racle la gorge comme je le peux, et étire mes lèvres en un sourire qui ressemble presque plus à une grimace qu'autre chose. Elle risque de ne pas être très contente de me voir ainsi. Mais moi, ça me fait tout de même plaisir de la voir. « Hey... Bonne année... »

Quoi ? C'est la première fois que je la vois depuis après tout. Il faut rester polie. Et oui... J'espère qu'en plaisantant cela passera mieux. Même si je ne sais absolument pas à quoi m'attendre sur ce coup là.

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Jacob E. Ross
Jacob E. Ross
Administratrice
Métier : Rancher
Informations : Good to see you again | ft. Reese Ross-family1

Physique - 1m90 » 95kg » Cheveux longs ramenés en arrière, barbe de plusieurs jours mal entretenue, yeux noirs » Plusieurs cicatrices sur les mains et les bras dues à son métier » Gabarit imposant, Jacob se tient voûté pour se faire plus petit » Porte un médaillon qui appartenait à sa mère autour du cou avec une croix chrétienne

Détails - Grand timide, il bégaie face à des inconnus, ne va jamais vers les autres » Passionné par sa profession, il passe le plus clair de son temps avec les animaux » Tempérament d'apparence solitaire, Jacob aime pourtant la compagnie des autres » A été marié, deux fois » Il a un fils, appelé Victor qui a 20 ans, avec qui les relations sont compliquées, voire conflictuelles » Sa demi-sœur, Phoebe, et son demi-frère, Cooper, sont avec lui » Abhorre la violence sous toutes ses formes, il privilégie le dialogue à l'action » Les gens le trouvent faible psychologiquement, Jacob est un grand sensible, trop gentil » Fervent croyant depuis toujours » Les préceptes de New Eden sont parfois en conflit avec sa morale, il souffre silencieusement de devoir les appliquer. Jacob ne se dressera sous aucun prétexte contre l'ordre en place, trop reconnaissant que sa famille et lui soient en vie grâce à eux.

Présent -
Lun 22 Jan - 20:25

Son téléphone vibra sur la table de nuit. Reese s’extirpa des bras d’Ayden, le repoussant légèrement en lui demandant d’attendre. L’homme grogna, alors qu’elle regardait le nom s’affichant sur son écran. Un soupir plus tard, elle décrocha.

« Viens, tout de suite. A l’hopital. » Exigea la voix au bout du fil. Peter.
« Qu’est-ce qu’il y a ? » S’inquiéta-t-elle en se redressant immédiatement, son cœur s’emballa dans la seconde qui suivit cette déclaration. Il en fut de même pour Ayden, qui la fixa intensément. S’il ne parlait pas, il pouvait entendre ce qu’il se disait.
« C’est Heather. Elle s’est fait tirer dessus. » Déclara-t-il.

Reese eut l’impression que son cœur venait de rater un battement. La gorge nouée, elle raccrocha et se leva dans la précipitation, pour enfiler ses affaires. Qu’est-ce qu’il s’était passé ? Les mains tremblantes, elle laissa Ayden lui trouver ses clés, lui demander si elle se sentait de conduire. Franchement, elle n’en avait aucune idée. Mais une chose était sûre, il ne pouvait pas venir avec elle-même si ça lui en coûtait de devoir affronter tout ça toute seule. Sa meilleure amie, sa sœur, était peut-être morte. Ou pas loin de l’être. Et leur dernière conversation était une dispute qui n’avait pas trouvé de conclusion.

_________________________

Reese en avait mal au ventre. Les nouvelles étaient tombées, la rassurant que partiellement. Heather avait eu beaucoup de chances, dans son malheur. Incapable de poser d’autres questions, elle sentait la culpabilité l’étouffait. Lorsque le médecin s’éclipsa, elle se retrouva en tête à tête avec Peter, qui poussa un long soupir avant de passer une main dans sa barbe de plusieurs jours :

« Je sais pourquoi vous vous êtes disputées, et ça cesse maintenant ces conneries. » Lui annonça-t-il de but en blanc. La brune se figea. Releva le regard vers lui. Il savait ? Il lut à travers ses yeux : « Bon dieu, Reese, tu m’as pris pour le dernier des cons c’est ça ? » Demanda-t-il dans la foulée. De honte, comme une enfant prise en train de faire une bêtise, elle détourna les yeux en croisant les bras sur sa poitrine. Renfrognée, muette surtout. « Tu crois que j’ai pas remarqué ? »

La dispute avait dû lui mettre la puce à l’oreille. Puis les gestes doux, les regards tendres, avaient fait le reste. Ils avaient parlé à leur place. Pourtant, les deux amants s’étaient montrés discrets : Peter avait juste l’œil lorsqu’il s’agissait de Reese. Parce qu’il y avait des œillades qui ne mentaient pas, le genre qu’il n’avait vu que rarement chez elle. Celles qui se passaient de mots.

« Vous êtes deux idiotes, ça j’en suis persuadé… » Grogna-t-il en l’amenant dans le couloir. Lui ne pourrait pas rester plus longtemps, son travail et sa fille l’attendaient : « Et vous avez déjà agi avec plus de jugeotte qu’aujourd’hui, vous êtes ridicules. Dès qu’elle se réveille, vous avez intérêt à arranger ça, ou c’est moi qui vais aller toucher deux mots à ton coéquipier. »

Déglutissant péniblement, Reese hocha la tête.

« D’accord… » Abdiqua-t-elle.

Peter s’éclipsa. L’instant d’après, la brune referma la porte derrière elle, pour offrir à Heather un peu de paix. S’approchant doucement du lit, elle l’entendit bouger. Relevant le nez vers son amie, elle capta ses yeux bleus ouverts, cherchant péniblement à le rester. La morphine devait l’épuiser, mais c’était toujours mieux ça que la douleur :

« Ne bouge pas Heaz, reste tranquille… » Demanda la jeune femme en venant poser sa main sur celle de la blonde : « On t’a tiré dessus, tu as dû être opéré en urgence. Tu vas être fatiguée pour quelques temps… » Chuchota-t-elle. « Qu’est-ce qu’il t’est passé par la tête, hein ? »
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Heather J. Moore
Heather J. Moore
Modératrice
Métier : Enquêtrice à la crime
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Véhicule : Moto Yamaha MT07 noire et rouge
Inventaire : Couteau de chasse, Glock 23, Beretta 92
Mer 24 Jan - 11:48


J'ai l'impression d'être en train de vivre la plus grosse gueule de bois de toute ma vie. Comme si j'avais réussi à vider tout un bar à moi toute seule. Ma tête a l'air d'être en coton, j'ai la gorge en feu comme si j'avais réussi à fumer toute une cartouche de clopes en une seule nuit. Sincèrement, je suis complètement crevée. Le problème, c'est que je n'ai pas vraiment souvenir d'avoir fait la fête ces derniers temps. Pas vraiment la tête à ça, dirons nous.

La lumière qui se trouve juste au dessus de moi m'éblouit et j'ai vraiment du mal à garder les yeux ouverts. La magie des yeux bleus déjà sensibles en temps normal à tout ce qui est luminosité... Je grimace un peu, cligne souvent des paupières pour essayer de permettre à mes pupilles de s'habituer à ce néon qui n'a de cesse que de cracher tous les volts qui l'animent aux yeux de tous. Et surtout des miens, en fait. Au bout de quelques secondes qui me paraissent pourtant une éternité, je parviens tout de même à réussir à garder les yeux ouverts. Parfait. Maintenant, si j'arrêtais de voir flou ça m'arrangerait.

Cette sensation est tellement étrange. Comme si tout ce qui se trouvait autour de moi était en fait très loin. Tellement loin que je peine à entendre et à discerner ce qui m'entoure. J'entends des voix, qui me sont familières mais dont j'ai beaucoup de mal à comprendre les mots. Après un important effort de concentration, j'arrive enfin à sortir ma tête de cet aquarium qui me tenait éloignée de tout le reste du monde.

D'un coup, j'arrive à me focaliser sur ce qu'il se passe. J'arrive à fixer mon regard sur la brune qui vient de s'approcher de moi. J'arrive à entendre tout ce qu'elle dit. Et même si j'ai du mal à faire bonne figure avec ce sourire qui donne l'impression qu'on vient de me coincer quelque chose profondément dans le fondement, je tente le coup quand même. J'essaie de la rassurer, même si je sais que si elle est là cela sera bien difficile de l'empêcher de s'inquiéter.

« J'me disais aussi que c'était plus fort qu'une gueule de bois... » Dis-je sur le ton de la plaisanterie. Oui, malgré mon état j'essaie de dédramatiser la situation. Je connais Reese. Je sais qu'elle s'inquiète. J'imagine même qu'elle doit essayer de se tenir pour responsable de ce qui a bien pu m'arriver. D'ailleurs, le fait qu'elle me rappelle que je me suis fait tirer dessus fait remonter les souvenirs dans ma mémoire.

Je me souviens être rentrée par la fenêtre dans un appartement. Apparemment il n'y avait personne alors j'en ai profité pour chercher des indices, de quoi le faire chanter pour qu'il se rende finalement et que Reese obtienne gain de cause. Je savais bien que je n'étais pas assez concentrée pour me lancer là dedans toute seule. Mais il faut croire que j'ai la tête trop dure pour me rendre compte de ce genre de choses. Pour ne pas comprendre que je suis encore trop blessée par ma dispute avec ma meilleure amie pour arrêter d'y penser nuit et jour. Combien de fois Peter a dû me sortir de mes pensées ces derniers temps pour que je l'écoute ou même que j'écoute le chef ? J'ai arrêté de compter. Peut-être que c'est pour ça qu'il a fini par m'obliger à lui avouer que nous nous étions disputées. Je ne lui ai pas dit pourquoi, mais je sais bien qu'il l'a compris. Quoi qu'il en soit, l'appartement n'était de toute évidence pas vide. Et quand j'ai voulu me tirer, c'est le propriétaire de l'endroit qui a tiré le premier. Je me souviens de la douleur, de la balle qui est rentrée dans ma chair comme si ce n'était rien. De l'instant de doute que j'ai eu en me demandant si cet enfoiré avait réussi à toucher ma colonne. En même temps quelle idée de m'enfuir dos à lui ? Décidément...

Sortant de mes pensées en entendant la brune me demander ce qui a bien pu me passer par la tête, je viens doucement serrer sa main dans la mienne. J'ai du mal, on dirait que mes membres pèsent cinq cent kilos chacun. Mais je fais l'effort tout de même. Je parviens même à capter le regard de Reese sans trop de difficultés cette fois. Et bien, il y a du progrès. « Oh tu sais... Les blondes et leurs idées... » Dis-je à nouveau en tentant d'apporter une pointe d'humour. Me servant de ma main libre, j'essaie de me redresser un peu dans le lit mais je serre les dents en sentant une vive douleur me traverser lorsque je tente de contracter les muscles de mon abdomen. J'arrive cependant à remonter un peu, la morphine aidant à surmonter tout ça, et je finis par souffler un coup. Comme pour me donner du courage. Elle veut de vraies réponses. Je le sais. « Tu te souviens du type qui t'avait filé entre les doigts parce que t'avais apparemment pas assez de preuves contre lui ? J'suis allée dans son appartement parce que je pensais que c'était vide... J'voulais trouver des trucs pour le forcer à se rendre. Personne aurait su d'où ça venait et t'aurais eu une affaire bouclée de plus. Sauf que... J'pensais un peu trop à autre chose et j'ai pas vu que j'étais pas vraiment seule. Il m'a tiré dessus quand je prenais la fuite, d'où le fait qu'il m'ait ratée. Enfin... Que j'sois encore là pour en parler quoi. »

Je baisse le regard, honteuse. Si je n'avais pas été si idiote, que j'avais été plus concentrée, je ne serais pas là en train d'inquiéter ma meilleure amie. Ma sœur. Celle qui compte le plus à mes yeux. Je soupire, ferme les yeux quelques instants, attendant qu'elle ne me dise que c'était stupide. Que j'aurais pu me faire tuer. Tout ça quoi. J'aurais dû me contenter d'aller chercher son cadeau de Noël et de rentrer chez moi. D'ailleurs il est où celui là ?! Je me creuse la mémoire et d'un coup c'est comme un flash qui me saute devant les yeux. Je me souviens de la voiture de Peter qui m'amenait à l'hôpital. De Peter qui glissait le tout dans la poche de ma veste. Donc ça veut dire que je l'ai encore. Ouf... Mais avant que Reese n'ait le temps de prendre la parole, je rouvre les yeux et reviens capter son regard. « Désolée qu'ils t'aient dérangée... J'vais bien... Et puis t'avais sûrement mieux à faire que venir à l'hosto en pleine nuit... » Dis-je d'une voix trahissant tant ma culpabilité que la blessure, plus profonde, laissée par notre dernière conversation. Notre dispute. Que je n'arrive toujours pas à digérer. Après tout si je ne l'ai pas elle, ma petite sœur, alors je n'ai plus rien.



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Jacob E. Ross
Jacob E. Ross
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Physique - 1m90 » 95kg » Cheveux longs ramenés en arrière, barbe de plusieurs jours mal entretenue, yeux noirs » Plusieurs cicatrices sur les mains et les bras dues à son métier » Gabarit imposant, Jacob se tient voûté pour se faire plus petit » Porte un médaillon qui appartenait à sa mère autour du cou avec une croix chrétienne

Détails - Grand timide, il bégaie face à des inconnus, ne va jamais vers les autres » Passionné par sa profession, il passe le plus clair de son temps avec les animaux » Tempérament d'apparence solitaire, Jacob aime pourtant la compagnie des autres » A été marié, deux fois » Il a un fils, appelé Victor qui a 20 ans, avec qui les relations sont compliquées, voire conflictuelles » Sa demi-sœur, Phoebe, et son demi-frère, Cooper, sont avec lui » Abhorre la violence sous toutes ses formes, il privilégie le dialogue à l'action » Les gens le trouvent faible psychologiquement, Jacob est un grand sensible, trop gentil » Fervent croyant depuis toujours » Les préceptes de New Eden sont parfois en conflit avec sa morale, il souffre silencieusement de devoir les appliquer. Jacob ne se dressera sous aucun prétexte contre l'ordre en place, trop reconnaissant que sa famille et lui soient en vie grâce à eux.

Présent -
Jeu 25 Jan - 19:09

Ses doigts serrèrent la main de son amie, comme pour lui signifier qu’elle était là, qu’elle n’avait pas besoin de lutter davantage, qu’elle était là pour la protéger durant ce passage à vide. Que pouvait-elle faire de plus dans son état ? La relation n’était plus aussi tendue que quelques semaines avant, et si les mots restaient, la tendresse entre les deux femmes parvenaient à éloigner les griefs qui les avaient séparés. Avec le recul, elles n’avaient plus de sens, en fin de compte. Elles n’étaient que des prétextes pour afficher sa colère, de l’incompréhension, du non-dit. Reese savait ô combien elle avait du mal à parler, peut-être était-ce le moment de le faire, de permettre à Heather de la comprendre davantage, d’expliquer pourquoi elle, et pourquoi lui.

Mais elle s’en abstint, prêtant l’oreille à ce que lui disait son amie. En un rien de temps, un soupir désapprobateur lui échappa, et elle détourna le regard en se reculant d’un pas. Elle eut l’envie de relâcher sa main, mais se retint de justesse : la fuir par agacement n’arrangerait rien. Et Peter l’avait averti : elles devaient se réconcilier. Sauf que Reese ne pouvait s’empêcher de trouver ça d’une stupidité profonde, et d’une injustice crasse.

« J’ai pas besoin de ça, Heaz. » Grogna la brune en détournant le regard. Son contact avec la peau de son amie lui donnait l’impression de brûler sous ses doigts : « J’ai pas besoin que tu te mettes en danger pour moi. »

Malgré la dispute, Heather ne réalisait pas à quel point elle était importante pour elle. Ça n’était pas parce qu’elles s’éloignaient qu’elles ne s’aimaient plus. C’était leur lien, particulier, unique, qui faisait tout. Elle, elle avait fait la différence dans son existence, elle l’avait adouci. Reese ne se voyait pas continuer sans elle, mais elle était tout simplement incapable de l’exprimer clairement :

« Ce type, j’aurais pu le faire tomber autrement, ce que tu fais c’est… » Elle se recula encore, parce qu’elle sentait la colère monter dans son ventre. Sa main relâcha celle de la blonde : ça n’était pas qu’à cause d’elle, mais Reese se sentait tellement en rage… « Bordel de merde, j’ai pas cinq ans, t’as pas à me tenir la main pour que je traverse la route ! » Rétorqua-t-elle : « Vous pourriez arrêter de me traiter comme une petite chose fragile, toi comme Ayden ? »

N’était-elle pas un flic compétent ? Une personne avec un peu de bon sens, au moins UN PEU ? Pourquoi est-ce qu’ils la traitaient comme ça ? C’était un comble, car l’un comme l’autre se détestait, et ils n’avaient jamais été aussi proche qu’à cet instant précis : un tandem dans la bêtise !

« Je ne veux pas que tu te mettes en danger pour moi ! Bon sang, tu t’es fait tirer dessus ! Tu avais mieux à faire toi aussi que de te faire opérer ! Je suis sûre que tu dois souffrir comme une tarée et que t’essaies de me faire croire que tu supportes, mais c’est pas vrai ! » Affirma-t-elle dans la foulée. Ses pensées étaient confuses dans son esprit, davantage encore avec l’impact qu’avait sa colère contre Heather : « Si tu étais morte là-bas, hein ? Si Peter n’avait pas réussi à te ramener à l’hopital, si on avait pas pu t’opérer, si t’avais dû passer ta vie sur un fauteuil ou relier à des tuyaux pour que tu puisses respirer… Qu’est-ce que j’aurais fait, moi ? »

Elle ne parvenait pas à s’imaginer un monde sans elle.

« Comment je l’aurais vécu tu penses ? Que tu t’arranges pour boucler mes affaires dans mon dos, que t’agisses comme une fouine alors que tu n’as pas à le faire ? Si tu y étais restée, ça serait par MA faute, tu t’en rends compte ? » Retorqua-t-elle : « Et j’aurais eu à vivre ça jusqu’à la fin de mes jours, avec la rancœur en supplément, c’est ça ? Mais tu te rends compte un peu ? » La disputa-t-elle : « Arrête de parler comme si ça n’était pas grave : C’EST GRAVE. »
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Heather J. Moore
Heather J. Moore
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Ven 26 Jan - 13:17


On dit souvent que l'âge à tout à voir avec la légitimité d'une personne sur une autre. On dit que si quelqu'un est plus âgé que nous, on lui doit forcément le respect. On se doit de rester calme, de ne pas montrer notre ressentiment lorsqu'il est présent en nous. Même si on aurait envie de hurler ce que l'on a en tête. Les codes sociaux nous en empêchent. Si tant est qu'on en ait quelque chose à faire, bien entendu. Mais étrangement, lorsque l'on dépasse un certain degré de proximité avec une personne, ces règles semblent passer à la trappe par moments.

Je ne peux pas dire que je me considère comme vieille, après tout je n'ai que trente-trois ans. Même si j'ai encore du mal à accepter d'avoir un trois au début de mon âge. Il faut s'y habituer. De toute façon, cela n'ira pas en s'arrangeant. J'ai six ans de plus que Reese. Techniquement, ça fait de moi la plus âgée dans notre petite famille reconstituée. Je suis la « grande soeur ». Du coup on pourrait croire que la règle dont je parlais tout à l'heure s'applique. Bien sûr que non. Peut-être que c'est comme ça partout. Peut-être que c'est simplement notre cas à nous à cause de nos caractères. Allez savoir. Quoi qu'il en soit, on en arrive très souvent au même résultat. Je fais une connerie, comme la plupart du temps, qui énerve Reese et qui elle finit par me disputer comme si j'étais une enfant. Une grande enfant, certes.

J'entends sa voix changer, perdre la douceur passagère dont elle était emprunte lorsqu'elle a prononcé ses premiers mots en entrant dans la chambre. Et il ne me faut pas plus longtemps pour savoir déjà à quoi m'attendre. Elle semble ne plus pouvoir tenir en place, ronger son frein un maximum avant de finalement en venir au résultats auquel je m'attendais : elle déballe le fond de sa pensée. Me dispute. Sans demander son reste.

Sachant très bien que si je prends le risque de l'interrompre sur sa lancée, je prends de gros risques, je préfère me taire et simplement l'écouter. En un sens, elle n'a pas tort. Je n'avais pas à me mêler de ses enquêtes. C'est juste que quand j'ai pas le moral il faut que je m'occupe. Et j'avais pas d'affaires personnelles à régler. D'autant plus que cela me paraissait beaucoup plus simple que ça ne l'a finalement été. Un mauvais concours de circonstances qui, comme le dit si bien la brune, aurait pu avoir des conséquences très graves. Elle a raison. Si Peter n'était pas arrivé ? S'il n'avait pas réussi à m'emmener à l'hôpital ? Si l'homme n'avait pas raté son tir et avait fait mouche, me tuant ou me paralysant ? S'ils n'avaient pas pu m'opérer ou bien me sortir du coma dans lequel ils m'ont plongée à cause de mon état ? Elle s'en serait rendue responsable. Je sais qu'elle le fait déjà, alors que je vais me remettre.

Fermant les yeux quelques instants, j'inspire longuement comme pour me donner du courage. Parce que je m'apprête à faire quelque chose que je n'ai pas vraiment l'habitude de faire. Parce que ce n'est pas mon genre. Et aussi parce que j'ai l'impression que ça me fait péter les gerçures quand je le dis. Et ça fait pas du bien, des gerçures qui pètent. « J'suis désolée... » Dis-je une première fois, presque à voix basse tant Reese était en train de parler fort. Je rouvre les yeux, cherchant à capter le regard de ma meilleure amie. « J'te demande pardon... Je sais que c'était stupide de me mêler de ce qui me regarde pas. T'as tes enquêtes, ta vie, et tu les mènes comme bon te semble. J'ai pas mon grain de sel à foutre là dedans. T'es une très bonne enquêtrice, certainement meilleure que moi d'ailleurs. J'ai jamais douté de toi. J'voulais juste te rendre service. » C'était dit. Et avec toute la sincérité dont je suis capable. Cela ne me fait pas du bien d'avouer que j'ai tort. Je crois que ça ne fait de bien à personne. Mais je tiens plus à ma sœur qu'à mon ego.

Alors que je tente de me mettre totalement assise dans le lit, je grogne un peu de douleur et grimace, venant instinctivement poser ma main au niveau de la plaie. Quand j'y pense, j'vais me retrouver avec une cicatrice dans le dos et une autre au ventre. Super sexy... Enfin bref, c'est pas ça le problème. Il me faut quelques secondes pour laisser la douleur devenir plus supportable et aussi comprendre que la morphine présente dans mon organisme commence à s'estomper. Comme si tout voulait me faire comprendre l'erreur que j'ai commise en allant dans cet appartement. « Ok... T'as raison j'ai peut-être plus mal que je le pensais... » Soufflant un grand coup pour essayer d'évacuer cette douleur, je fais un effort pour effacer cette grimace de mon visage. Gardant cependant ma main au niveau de ma blessure, je pose à nouveau mon regard sur la brune. « Alors... J'me doute que c'est pas forcément simple mais... T'acceptes de me pardonner ? »

Je crois bien qu'il n'y a qu'avec elle que je suis ainsi. Que j'ose dévoiler cette part de moi que personne ne connaît ( à part elle ). Que j'affronte ma crainte de paraître faible pour me montrer totalement sincère. Parce qu'elle le mérite. Parce que ce jour où nous nous sommes rencontrées, à l'école, j'ai eu la chance de rencontrer la personne qui allait réussir à me donner envie de montrer cette facette de ma personnalité. De montrer qu'au fond, je ne suis pas que celle que je veux bien laisser voir.

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Jacob E. Ross
Jacob E. Ross
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Informations : Good to see you again | ft. Reese Ross-family1

Physique - 1m90 » 95kg » Cheveux longs ramenés en arrière, barbe de plusieurs jours mal entretenue, yeux noirs » Plusieurs cicatrices sur les mains et les bras dues à son métier » Gabarit imposant, Jacob se tient voûté pour se faire plus petit » Porte un médaillon qui appartenait à sa mère autour du cou avec une croix chrétienne

Détails - Grand timide, il bégaie face à des inconnus, ne va jamais vers les autres » Passionné par sa profession, il passe le plus clair de son temps avec les animaux » Tempérament d'apparence solitaire, Jacob aime pourtant la compagnie des autres » A été marié, deux fois » Il a un fils, appelé Victor qui a 20 ans, avec qui les relations sont compliquées, voire conflictuelles » Sa demi-sœur, Phoebe, et son demi-frère, Cooper, sont avec lui » Abhorre la violence sous toutes ses formes, il privilégie le dialogue à l'action » Les gens le trouvent faible psychologiquement, Jacob est un grand sensible, trop gentil » Fervent croyant depuis toujours » Les préceptes de New Eden sont parfois en conflit avec sa morale, il souffre silencieusement de devoir les appliquer. Jacob ne se dressera sous aucun prétexte contre l'ordre en place, trop reconnaissant que sa famille et lui soient en vie grâce à eux.

Présent -
Ven 26 Jan - 18:21

« Si je suis une si bonne enquêtrice, pourquoi vous faites ça ? » Retorqua-t-elle, furieuse.

Heather était en train de s’excuser auprès d’elle. De lui faire comprendre qu’elle avait merdé, pour ça en tout cas. De lui dire que c’était de sa faute et qu’elle n’aurait pas dû. Mais Reese ne pouvait pas se contenter de ça. L’adage « il vaut mieux demander pardon que permission » ne valait rien à ses yeux, c’était de la connerie. On ne disait pas ça lorsqu’on violait quelqu’un, ça ne marchait pas dans ce sens-là ! Et puis… Avait-elle l’air faible ? Démunie ? Impuissante ? Avait-elle besoin d’être tenue par la main, à chaque fois qu’elle sortait de chez elle ? Elle commençait à douter d’elle, de ses capacités…

Parce que si être aimé par les autres, c’était les pousser à faire n’importe quoi, elle n’était pas sûre de vouloir que ça lui arrive. Elle était peut-être mieux dans sa solitude, au moins, personne ne se mettait en danger pour ses beaux yeux, en lui mentant, en agissant dans son dos. Entre Heather et Ayden, Reese avait l’impression d’être pire qu’une moins que rien, et leur manière d’agir ne pouvait pas lui convenir…

« Je vous comprends pas, vraiment… J’essaie, mais je vous comprends pas. » Appuya-t-elle en cherchant toujours, dans son esprit, une raison à tout ça : « Je suis pas digne de confiance, c’est ça ? »

L’amour ne pouvait pas tout expliquer. L’amour ne pouvait pas être la raison à tout ça. Il y avait quelque chose, quelque part, qui l’impliquait elle. Reese était persuadée d’avoir louper une étape qui expliquait le comportement de ses proches. Sur cette affaire, c’était elle qui avait failli en ne bouclant pas l’enquête. C’était donc de sa faute si Heather s’était mise en danger, en essayant de trouver des preuves pour l’aider. Pour Ayden… C’était ses mots plein de détresse qui l’avaient poussé à agir. Une chose qui la poussait d’autant plus à ne plus jamais faillir. Elle ne pouvait pas le laisser approcher de son père, le surveiller pour elle, se mettre en danger par sa faute.

« Reste allongée, Heaz… T’as pas besoin de te lever pour me parler… » Fit-elle en revenant poser une mains sur l’épaule de son amie. Elle replaça ensuite le coussin pour qu’elle soit mieux installée, et tira la couverture à elle pour qu’elle reste au chaud.

Un soupir lui échappa. Que pouvait-elle dire de plus ? Comment pouvait-elle continuer à lui en vouloir après qu’elle se soit retrouvée ici pour elle ? Par sa faute ? Reese avait le cœur gros, une pression sur son ventre qui l’empêchait de respirer. Elle ne se sentait pas bien.

« Oui, je te pardonne. » Souffla-t-elle doucement. « Evidemment que je te pardonne. Tu t’es pris une balle par ma faute et tu as failli y rester, c’est moi qui devrais m’excuser. » Ajouta-t-elle en levant les yeux au ciel.

C’était grotesque d’en arriver là pour une stupide dispute qui n’aurait jamais dû être. Pinçant les lèvres, Reese réalisa ô combien elle était responsable de cette mascarade. Tout ça pour quoi au fond ? Finalement, après son engueulade avec Heather, elle avait perdu Ayden dans la foulée. Leurs retrouvailles n’étaient que toutes récentes, toujours inexplicables à son sens :

« Pour ce que je t’ai dit avec Lillian, je… » Reese s’interrompit, fuyant le regard de son amie, de honte. « J’aurais pas dû. » Murmura-t-elle piteusement. « Mais j’ai compris avec le recul que ça n’était pas d’elle dont tu voulais me parler. » Fit-elle finalement. Sa main retrouva celle de la blonde : « T’as peur de quoi, Heaz ? »
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Heather J. Moore
Heather J. Moore
Modératrice
Métier : Enquêtrice à la crime
Informations : Good to see you again | ft. Reese Tumblr_inline_oebvt6LXZF1tgsn29_250
Véhicule : Moto Yamaha MT07 noire et rouge
Inventaire : Couteau de chasse, Glock 23, Beretta 92
Sam 27 Jan - 11:24



Dans une famille, rien ne se passe généralement comme on aimerait. Qui n'a jamais rêvé d'avoir une famille parfaite ? Avec qui tout est simple, et où absolument rien ne peut venir ternir le tableau. Quand j'étais petite, j'y rêvais beaucoup. J'espérais avoir une mère aimante. J'espérais qu'elle me voit comme sa fille, pas comme une étrangère qui habite sa maison et ose l'appeler « maman ». J'aurais voulu, comme tous les gosses, que mes parents soient immortels. Si on avait eu une famille parfaite, on aurait eu assez d'argent pour payer les soins médicaux de mon père. Peut-être qu'il n'aurait pas succombé à la maladie. Ce que j'ai pu en passer des heures à prier pour que les choses changent. J'aurais vraiment aimé, à l'époque, avoir une famille parfaite. Comme celle des publicités.

Mais en grandissant, je me suis rendue compte que la perfection n'existait pas. Ou tout du moins pas celle établie par la société. En réalité, moi qui pensais qu'il n'y avait qu'un seul type de perfection, je me suis vite rendue compte que j'avais tort. Atteindre le but que la société a fixé en ces termes est tout simplement impossible. Mais en réalité, ce n'est qu'un concept abstrait. Chacun trouve sa perfection en la personne de quelqu'un d'autre, même si cela ne convient pas au reste de la société. En une personne, une situation, et j'en passe bien sûr.

Lorsque j'ai pris conscience du fait que Reese et moi formions à notre façon une petite famille, je me suis rendue compte que ce pour quoi j'avais prié pendant des heures étant petite avait fini par se réaliser. Et pourtant, les choses peuvent être ô combien compliquées entre nous. On est aussi nulle l'une que l'autre pour parler de ce que l'on ressent. On n'aime pas se montrer faible. Pourtant... J'ai la profonde conviction que c'est ça la famille parfaite que je voulais. Car même si tout peut nous séparer à un moment. Beaucoup plus de choses encore nous ramèneront l'une vers l'autre. Toujours.

« C'est pas une question de manque de confiance, crois moi. Tu sais très bien que je mettrais ma vie entre tes mains sans hésiter un seul instant. C'est juste... J'saurais même pas l'expliquer. Une bonne dose de stupidité mêlée à une envie de se rendre utile et de faire plaisir. » Dis-je en réponse à ses interrogations sur les raisons qui pouvaient pousser les gens à vouloir l'aider au point de la faire se sentir assistée. Couvée, comme une enfant.

Je sens sa main venir se poser sur mon épaule, voulant certainement m'empêcher de bouger pour que j'arrête de me faire mal inutilement. Mais j'ai horreur de rester couchée... J'arrête donc de me tortiller dans tous les sens et accepte de rester en position demie-assise grâce au haut du lit que j'ai pu remonter grâce à la télécommande. Voilà, maintenant je la vois mieux. J'ai l'impression de pouvoir enfin lui parler correctement. Sur ce coup là, je lève les yeux au ciel mais pas pour montrer mon agacement ou quoi que ce soit du genre. Non. En vérité j'essaie de retenir mes larmes. Il faut croire qu'avec tout ce qu'ils m'ont injecté ici, j'ai plus de mal à me contrôler. Mon cœur se serre, mon estomac se tord, et je me mords les lèvres. Elle me pardonne...

Je suis obligée de prendre quelques instants pour inspirer longuement et essayer de ne pas avoir la voix trop tremblante. Cela ne me ressemble pas. « C'est pas à toi de t'excuser si je suis trop bête pour vérifier mes arrières... » Je lui adresse un petit sourire, parvenant à ne pas le faire ressembler à une grimace cette fois ci. Mais ses prochains mots me donnent l'impression que je viens de recevoir un coup de poing en plein thorax. Ma respiration se coupe sur l'instant, mon cœur se serre encore davantage, et mon sourire se fane. Elle aborde à nouveau le sujet de notre dispute. Le sujet de Liliane. Je déglutis lentement, difficilement, et l'écoute parler sans dire un mot. Je n'en suis pas capable de toute façon.

Lorsque sa main vient retrouver la mienne, je la serre comme je peux tout en gardant la tête baissée. J'ai honte. Mais je ne sais pas pourquoi. J'ai peur, oui. Comme elle l'a si bien dit, j'ai peur. Mais de quoi ? Beaucoup de choses. « Je...  » Ma voix tremble, se coupe. Et malgré moi, je sens des larmes rouler sur mes joues. Et merde. Je viens rapidement essuyer mes larmes de ma main libre, essayant au passage de ne pas m'arracher la perfusion qui est encore en place sur le dos de cette main. Je relève la tête, inspirant longuement pour me contrôler mais les yeux toujours humides. « Dans ce domaine là ? J'ai peur de tout. J'veux dire... Qu'est-ce que les gens penseraient ? Et... J'ose à peine imaginer à quel point mon père serait déçu. Je suis presque sûre qu'il se retourne dans sa tombe. Ma mère elle s'en ficherait mais c'est parce que je suis pas sa fille à ses yeux. Donc ça compte pas trop. Et puis au boulot ? J'risque de passer pour quoi.. ? Et... Et si on se moquait de moi pour ça ?.. » Dis-je tout en regardant ma meilleure amie avec un regard qui trahissait ma peur profonde. Qui lui montrait que j'étais totalement sincère en disant cela. J'ai peur. Et ça me fait mal de l'avouer, mais c'est vrai.  
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Jacob E. Ross
Jacob E. Ross
Administratrice
Métier : Rancher
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Physique - 1m90 » 95kg » Cheveux longs ramenés en arrière, barbe de plusieurs jours mal entretenue, yeux noirs » Plusieurs cicatrices sur les mains et les bras dues à son métier » Gabarit imposant, Jacob se tient voûté pour se faire plus petit » Porte un médaillon qui appartenait à sa mère autour du cou avec une croix chrétienne

Détails - Grand timide, il bégaie face à des inconnus, ne va jamais vers les autres » Passionné par sa profession, il passe le plus clair de son temps avec les animaux » Tempérament d'apparence solitaire, Jacob aime pourtant la compagnie des autres » A été marié, deux fois » Il a un fils, appelé Victor qui a 20 ans, avec qui les relations sont compliquées, voire conflictuelles » Sa demi-sœur, Phoebe, et son demi-frère, Cooper, sont avec lui » Abhorre la violence sous toutes ses formes, il privilégie le dialogue à l'action » Les gens le trouvent faible psychologiquement, Jacob est un grand sensible, trop gentil » Fervent croyant depuis toujours » Les préceptes de New Eden sont parfois en conflit avec sa morale, il souffre silencieusement de devoir les appliquer. Jacob ne se dressera sous aucun prétexte contre l'ordre en place, trop reconnaissant que sa famille et lui soient en vie grâce à eux.

Présent -
Sam 27 Jan - 17:20

Reese soupira. Avait-elle l’air d’éprouver du bonheur actuellement ? Elle ne tirait aucun plaisir de la situation. De savoir qu’Heather s’était mise en danger pour elle lui crevait le cœur, plus qu’autre chose. C’était perturbant, encore plus alors que tout lui semblait délicat. Une moue gênée sur le visage, elle ferma les yeux un temps pour rassembler ses esprits, au mieux. Rien de simple pour l’occasion, pour que sa sœur se trouvait sur un lit d’hôpital, et qu’elle n’était pas passée loin d’une mort certaine. Parce qu’elle n’avait pas pu surveiller ses arrières. Parce qu’elle n’avait pas fait son travail correctement. Parce qu’elle était faible, inutile et impuissante.

Crispée, la brune tut toutes ces pensées. Elle n’avait jamais eu une grande idée de ce qu’était une famille, sinon un endroit où la sécurité n’était pas assurée. Il n’y avait eu que de rares instants, auprès de sa mère, où elle avait cru en un avenir, en quelque chose, un lien ou une tendresse, lorsqu’elle était enfant. Il avait fallu Peter, et Heather, maintenant Ayden, pour changer la donne dans sa vie, au moins partiellement. La main qu’elle tenait était celle d’une sœur. Leur relation, inédite et inattendue. Elles étaient si différentes, elles ne venaient pas du même moule. Il n’y avait pourtant qu’elles pour pouvoir se comprendre complètement, et s’aimer sincèrement.

La gorge nouée, elle choisit de laisser son ressentiment de côté. Elle n’en avait pas besoin pour s’armer contre Heather. Se parer de tendresse était cependant plus compliqué dans son cas, parce qu’elle estimait cela comme une faiblesse. Tenir aux autres était une faute, dans son esprit. Un moyen de laisser des gens malintentionnés la briser s’ils le désiraient. Et elle ne pouvait pas laisser faire. Cependant, garder ceux qu’elle aimait à distance n’était pas possible, envisageable. Comme pour Ayden, Reese ne voulait pas faire dans le compromis. Elle voulait tout. Absolument tout.

« Dis pas n’importe quoi… » Soupira-t-elle d’une petite voix.

Elle lui devait des excuses sur la manière dont elle lui avait parlé, pour ce qu’elle avait dit sur Lillian, du comment elle lui avait balancé sa relation avec son coéquipier, rien que pour la blesser. Parce qu’elle avait eu cette volonté de lui faire du mal, révoltée à l’idée qu’elle ne l’écoute pas et qu’elle se blesse au contact d’une autre. Au final, c’était elle qui l’avait meurtri, en n’entendant pas ce qui devait l’être. Et les mots d’Heather ne firent que confirmer qu’elle était passé à côté du plus important.

« Qu’est-ce qu’ils penseraient de quoi, Heaz ? » Rétorqua-t-elle immédiatement, peinée par les larmes de son amie, qu’elle n’épongea pas de sa main. Elle capta seulement son regard en pressant davantage ses doigts, le cœur serré par le portrait qu’elle avait sous les yeux : « Et surtout, en quoi c’est leurs affaires ? » Questionna-t-elle. « Que l’un d’eux viennent te dire que c’est mal, ou pire, et je me chargerais moi-même de son cas. »

Autant dire qu’elle en ferait du petit bois. Il n’était pas question qu’un illustre idiot vienne saboter le bonheur de son amie, qu’importait la manière dont elle s’y prenait pour gouter un peu à la joie :

« Tu crois que ton père voudrait que tu sois malheureuse à faire semblant d’être une personne qui tu n’es pas ? » Reprit-elle. « Il t’aimait, non ? » C’était rhétorique. « Alors pourquoi il serait déçu, si tu es qui tu es – une belle personne ? »

La question était sincère. Elle n’avait jamais connu l’homme qui avait élevé Heather, mais elle en avait suffisamment entendu parlé pour avoir l’impression de l’avoir rencontré. Et quoi qu'en dise son amie, elle était persuadée que jamais il ne lui en voudrait d'aimer une autre femme si ça lui chantait.
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