A Boston, des rumeurs commencent à s'élever dans les rues, résonner dans les quartiers et éveiller au sein de la population une hargne entretenue par la peur. « Ce que l'on ne sait pas ne peut pas nous nuire » semble être une expression bien belle mais elle ne prend pas en compte la composante aléatoire de l'esprit humain. Sa capacité à imaginer des scénarios plus pervers les uns que les autres sur une situation qu'ils sont incapables de comprendre ou d'expliquer. C'est certainement la raison pour laquelle le ton monte dans les rues de South Boston.

Profondément blessés par le silence médiatique dont font preuve les hautes instances du pays, certains commencent à se préparer au pire par peur de vivre la même situation que celle vécue par la Floride. Ils craignent les potentiels flux migratoires venant du sud, attendant dans la crainte le jour où ils verront poindre à l'horizon ces personnes potentiellement annonciatrices de l'arrivée de l'épidémie à Boston.

De part et d'autres, des gens commencent à parler de l'incompétence des forces de l'ordre dans les autres États, incapables de contenir l'épidémie et de protéger la population. De ci de là, on peut trouver des affiches dans les rues, invitant des volontaires à se joindre à d'autres pour ce qu'ils appelles des « réunions de survie ». Les chuchotements qui se répercutent dans les ruelles du quartier de South Boston et des couloirs de manufacture parlent de groupuscules qui parlent de s'entraîner à se défendre eux-même et défendre leurs proches ainsi que les autres habitants. De faire ce que ceux qui sont payés à ça ne sont pas capables de faire.

Le ton monte, les portes se ferment, les armes se lèvent.

Des émeutes violentes dans la nuit de lundi à mardi dans tout South Boston font 6 morts civils et une dizaine de blessés. Côté des forces de l'ordre, un policier a été sévèrement brûlé dans la nuit par un cocktail molotov. Il est toujours en soin intensif, avec un pronostic vital engagé. Décision a été prise d'envoyer l'armée pour canaliser les violences au petit matin, et maintenir l'ordre. La paix aura retrouvé sa place aux petites heures du matin, même si celle-ci est fragile.